Août 2021 : Heartcore – Yuppie
Formation récente de la maison Hi-Lite Records, Heartcore est venu retourner la scène hip-hop avec un mini-album du même nom. Yuppie leur nouvelle tuerie, est le titre principal de ce projet. Un son crade, viscéral, pulsionnel et puissant qui, comme vous l’avez remarqué, ne m’a pas laissé indifférent.
Qui sont Heartcore ?
Heartcore et composé de quatre membres du label Hi-Lite Records : SUI, Yosi (요시), Reddy (레디) et Swervy (스월비). Monté récemment, ce projet, qui s’additionne à d’autres du label, nous montre que la machine Hi-Lite est bien en route. Mais tout d’abord, faisons les présentations.
SUI, connu autre fois sous le nom d’ECO YARD (에코 야드), est un producteur, rappeur, réalisateur et l’un des visages cachés de la formation. Si je peux vous diriger les yeux fermés vers une de ses productions, c’est son album « Sir Eco Shines ». Ancien membre de la Team Yaya, il a accompagné Swervy à ses débuts en 2017, sur son mini « Yaya Tape » et se retrouve à produire aujourd’hui tous ses clips.
Cela nous permet de basculer sur Swervy. Certainement la meilleure rappeuse à mes yeux, actuellement. Bien plus, c’est un génie créatif. Sachant presque tout faire, elle arbore la casquette de parolière, compositrice, productrice, réalisatrice, etc. Et tout ce qu’elle touche, elle le fait avec brio. C’est simple, tapez son nom sur Youtube et vous verrez la multitude de projets sur lesquels elle a travaillé depuis l’an dernier. Écoutez son premier mini « Bunny Bullet », elle vous apprend le rap à seulement 16 ans.
Reddy entre chez Hi-Lite Records en 2014 avec l’album « Imaginary Foundation » et possède une discographie assez impressionnante depuis ses débuts en 2011. Trente six singles et une vingtaine de collaborations. Avec des featuring de premières classes aux côtés de Jay Park, Suran, Paloalto ou encore Okasian. Reddy est aussi connu pour avoir participé à l’émission Show Me the Money 5 (2016).
Yosi, pour le coup, on possède peu d’informations sur lui, mis à part qu’il est un des producteurs, DJ, phare du label et le deuxième visage caché. Il a notamment produit une des chansons iconique du label : Hi-Lite Signs (toujours avec la présence de Swervy).
Hi-Lite Records, c’est quoi ?
C’est un label de musique indépendant crée en 2001 par le rappeur Paloalto. Il est aujourd’hui l’un des producteurs les plus populaires et les plus respecté sur la scène hip-hop coréenne. De nombreux noms sont passés par son agence comme Okasian et Keith Ape. Bien que les deux rois de la trap dans les années 2010 ont quitté le navire, la maison compte encore de nombreux artistes talentueux. Avec entre autres la chanteuse RnB Soovi arrivée en 2019 et très récemment (août 2021), la rappeuse Ash-B.
Le style Hi-Lite est très ouvert, proposant des compositions rap, hardcore, RnB, trap, électro et parfois rock. La multitude d’artistes présents, proposent souvent de la nouveauté. C’est vraiment une aubaine de pouvoir tomber sur un label indépendant aussi productif. Sans compter que leur chaîne Youtube est d’ailleurs souvent agrémentée de live et de productions récentes. Si vous découvrez tout juste la scène rap coréenne, passer par Hi-Lite Records, c’est passer par la grande porte. Vous pouvez même vous initier avec leur compilation « Legacy », sortie à l’occasion des 10 ans de la boîte.
Mon avis sur « Yuppie »
Il est temps de revenir à Yuppie et donner mon avis, après avoir fait tant d’éloges sur l’agence et ses artistes. C’est évidemment une sacrée claque que je me suis prise dès les premiers bruits de la musique. Oui, parce qu’on commence clairement avec du bruit avant de passer sur une piste sonore électro qui semble s’étaler comme de la crasse. Des basses hyper profondes viennent accentuer le tout et s’ajoute à ça, un rythme qui ne cesse de partir, s’arrêter, partir, etc. On se retrouve avec une pure œuvre expérimentale dans les oreilles qui a décidé de ne pas faire dans la douceur.
S’ajoute à cette recette les incroyables phases rap de Swervy et la voix plus nonchalante de Reddy qui permet d’avoir un ensemble hétérogène. Au final, tout est déstructuré tout en gardant un fil conducteur logique dans la composition. On a des couplets par-ci, par-là, un refrain, on ne sait pas vraiment où et un climax qui précède… un dernier couplet. Finalement, tout ce qui semble être bordélique, est au contraire censé !
Je tiens à noter un des passages les plus jouissifs de cette chanson, lors du break (2min02). Un moment en suspension où tout s’arrête pour laisser place à des sonorités très mécaniques et hyper saturées. Visuellement, cette phase est un pur délire psychédélique.
Conclusion
Dans l’introduction je vous disais que Yuppie était un son crade, viscéral, pulsionnel et puissant. Cependant, cela n’est pas un reproche, car c’est ce que le son veut vous faire ressentir. Et la sensation est atteinte avec brio ! Pourquoi le laid ne pourrait-il pas être beau ?
Au passage, je vous recommande fortement la totalité de l’album très orienté rap, électro et drum and bass, qui réserve des pépites avec lesquelles les DJ amateurs du genre pourraient s’amuser à remixer. Notamment l’excellent S.N.S et son beat puissant aux accents de techno industrielles.
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